Alors les amis, les Oscars sont tout proches. Et le film que nous allons traiter est sans conteste l'un des grands favoris. Tant le sujet qu'il traite, s'attaque à une des valeurs mêmes de l'Amérique et l'un des piliers de son fonctionnement. Nous allons donc nous atteler à un film qui se pose là comme le petit coussin douillet sur lequel on se pose pour crier notre indignation.


De quoi ça s'agit?
Une équipe de journalistes du Boston Globe tente de mettre à jour de sombres affaires de pédophilie au sein même de l'Eglise Catholique. Ce scandale va alors déclencher un séisme retentissant et donnera lieu à de nombreuses révélations à l'échelle mondiale.

Une fois le synopsis révélé, il n'y alors pas grand chose à rajouter. Tant le film s'évertue à n'être que cela et rien d'autre. C'est bien le propre des histoires tirées de faits réels, pour celles que l'on connaît, en tous cas.
La mise en place, le déroulement et le dénouement sont déjà connus, il ne reste alors qu'une seule chose à voir: la façon dont est montré le tout à l'écran. Sur ce point précis, le film va tout droit, sans accroît, sans détour vers une révélation inéluctable, vers une vérité implacable. Le côté "procédure" du récit est d'une efficacité sans faille, et démontre de manière très limpide le comment du pourquoi.
Grâce à un casting parfait, Michael Keaton, Mark Ruffalo, Rachel McAdams et un Liev Schreiber tout simplement impérial qui, en ne faisant rien, dégage un charisme juste hallucinant, le caractère des personnages arrive à émerger malgré tout. Car, il faut bien le dire, l'accent n'est pas vraiment mis sur eux ou leur évolution. C'est parce que les acteurs sont géniaux que leurs personnages existent. Reste alors la mise en scène, et qui, hormis un montage précis et tendu, est d'une platitude sans nom.
Si le réalisateur Tom McCarthy donne comme influences principales les grands films d'investigation, il n'arrive jamais à en retranscrire l'ampleur. Spotlight reste avant tout un hommage old school au journalisme d'investigation et ne fait jamais de réelles propositions de cinéma. Les films tels que "Révélations" de Micheal Mann ou "Les Hommes du Président" d'Alan J. Pakula avaient de vraies audaces cinématographiques, des évolutions profondes des personnages, les confrontant frontalement  au système qu'ils attaquaient, et de vrais conflits. Des références écrasantes qui se posaient en grands remparts au système en place.


Au final...
Un montage millimétré, une authenticité, un sujet fort, des acteurs impeccables, il y a ça dans Spotlight. Mais tout cela, aussi imparable soit-il, aurait-il dû être autant conventionnel dans son fond et que dans sa forme? Ne fallait-il pas que Tom McCarthy se donne les moyens de déstabiliser le spectateur pour mieux lui faire ressentir l'abomination qu'a pu être cette histoire?
Spotlight est un film "oscarisable" uniquement que pour son sujet. Il est un film rassurant et très moral mais ne propose jamais autre chose que son sujet et sa vérité imparable.
Une indignation sincère, certes, et pour laquelle il y aurait eu tellement plus à dire.


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